Lettera di Hélène Spir [1], moglie di Edouard Claparède, a Giulio Cesare Ferrari

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Genève, 5 février 1921

Cher Monsieur,
dès que j’ai été en possession de votre gentille lettre j’aurais voulu vous écrire, puis pensai préférable de consulter d’abord les n. de votre Rivista, mais comme nous sommes tous un peu grippés et qu’Edouard ne peut aller au laboratoire où il avait déposé les dernières années, je crois préférable de ne pas attendre d’avantage pour ne pas perdre de temps. Je croyais vous avoir indiqué que l’analyse dont me parlait M.me Lipmann [2] se rapporte à votre article intitulé Pedagogia della guerra qui a paru dans votre Rivista, paraît-il le 2-29 1919 (15) [3]. Je m’étonne que vous n’ayez pas pu mettre la main sur cet article, car vous devez pourtant bien avoir votre propre Revue dans votre bibliothèque; vous auriez alors pu de suite me dire ce qui en est. C’est précisément parce que nous avons parlé de vous aux Lipmann [4] dans un esprit si différent qu’ils ont été surpris de recevoir ce compte-rendu et regretteraient fort de vous voir ainsi jugé bien à tort par des lecteurs non au courant de vos véritables sentiments.
Aussi le mieux serait que Lipmann puisse ajouter une petite note pour indiquer qu’il a appris par nous que votre attitude envers l’Allemagne et l’Autriche n’est nullement hostile depuis l’armistice [5]; cela pourrait atténuer l’impression pénible et injuste que provoquera ce compte-rendu. Dites moi ce que vous en pensez. J’attends votre réponse avant d’écrire aux Lipmann et ne voudrais rien leur dire que vous ne soyez d’accord. D’autre part c’est un devoir de dissiper tout malentendu, surtout à l’heure actuelle où les élites intellectuelles de tous les pays devraient travailler ensemble dans un esprit de fraternelle concorde, pour lutter ensemble contre la réaction effroyable qui s’écrit(?) dans tous les pays et qui risque d’aboutir aux pires catastrophes.
Je pense que vous aurez reçu mon petit article (dans la Rev. Mensuelle et vu ce que Foerster [6] relate sur la situation en Allemagne. Or, au lieu d’y porter remède, dans l’intérêt de tous, voilà que les Gouvernants alliés dans leur folie aveugle décrètent des conditions fantastiques, qui vont ficher le peuple allemand dans un état désespéré dont les conséquences se répercuteront terriblement partout! J’ai été atterrée en songeant à ce que signifiaient en réalité les sommes fabuleuses fixées par le Alliés à Paris ou plutôt par quelques bonnes inconscients des responsabilités qu’ils assument devant le monde et l’histoire, et des quels dépend le sort de l’Europe! [7]
La psychose de la victoire semble avoir annihilé chez eux toute conception judicieuse des réalités, et toute compréhension des faits! Jamais encore l’avenir n’a offert des perspectives aussi sombres! Je ne comprends pas que Loyd George [8] et votre ministre italien [9] se soient laissés pareillement influencer par les Millerand [10], Briand [11] et Consorts au lieu, une bonne fois, de leur faire entendre raison! Hélas l’opinion publique en France a été sans cesse trompée et leurrée, on y a tellement pratiqué le bourrage de crânes que les gens ne se rendent pas du tout compte de ce qui se passe réellement, et quand les yeux s’ouvriront enfin le mal sera peut-être déjà irréparable. Chez nous aussi un petit nombre seulement sont à même de juger des évènements en toute objectivité, la plupart subissent les suggestions opérées par la presse, acceptent les nouvelles les plus contradictoires parfois, et les plus incohérentes! Vraiment si j’étais psychologue et psychiatre quel beau travail je voudrais rédiger sur les aberrations de la mentalité et de la faculté de raisonnement qui se manifestent de ces jours chez des gens soi-disant sains d’esprit!? Vous allez sans doute me trouver bien pessimiste et je ne demande pas mieux que de me laisser remonter le moral par vos arguments si vous voulez bien vous y employer. Peut-être le fait d’être grippée et de voir Edouard et Jean-Louis peu bien aussi contribue-t-il à me faire voir les choses plus en noir.
Jean-Louis est très sensible à votre aimable proposition, cela lui ferait certes grand bien de changer un peu d’air, il est si pâle et maigre et travail [sic] [?] trop, mais ses études à l’Université ne lui permettent pas de s’absenter. Nous irons peut-être à Pâques à Cannes pour le mariage d’une nièce, mais ne pourrons malheureusement pas aller jusqu’en Italie.
Pour en revenir à l’affaire Lipmann, avant de conclure, veuillez me dire ce que vous jugez bon que je leur communique quant à votre point de vue. Si vraiment vous n’avez ni dit ni écrit rien depuis l’armistice qui témoigne de la haine envers l’Allemagne et l’Autriche, alors l’article dont il est fait l’analyse aurait été tronqué ou mal interprété à dessein. C’est à vous d’en juger, sachant ce que vous avez voulu dire, je ne pourrai qu’enregistrer vos déclarations à ce sujet et les transmettre à Lipmann qui sera sûrement heureux d’en prendre connaissance. Ces pauvres gens étaient déjà tellement accablés de découragement et de soucis en octobre et sous-alimentés, quand nous les avons vus, dans quelle détresse ne vont-ils pas se trouver plongés aujourd’hui! Excusez la hâte de ces lignes bien incorrectement rédigées, mais j’ai la tête assez fatiguée par un long surmenage, ce qui me donne droit à votre indulgence, n’est-il pas?
Edouard et Jean-Louis se joignent à moi pour vous envoyer, avec nos meilleurs souvenirs pour votre femme, nos cordiaux messages
Hélène Claparède Spir

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[TRADUZIONE]

Ginevra, 5 febbraio 1921

Caro Signore,
Da quando sono entrata in possesso della vostra gentile lettera avrei voluto scrivervi, poi ho pensato che fosse preferibile consultare prima i numeri della vostra Rivista, ma poiché siamo tutti un po’ influenzati ed Edouard non può andare al laboratorio dove aveva depositato le ultime annate, credo sia preferibile non attendere oltre per non perdere tempo. Credevo di avervi indicato che l’analisi di cui mi parlava la Signora Lipmann si riferisce al vostro articolo intitolato Pedagogia della guerra che è apparso sulla vostra Rivista, sembra il 2-29 1919 (15). Mi stupisco che non abbiate potuto mettere le mani su questo articolo, poiché dovete ben avere la vostra Rivista nella vostra biblioteca; allora avreste potuto dirmi subito come stanno le cose. è perché abbiamo parlato di voi ai Lipmann in uno spirito così diverso che essi sono rimasti sorpresi di ricevere questo resoconto e sono molto dispiaciuti di vedervi giudicato così a torto dai lettori non al corrente dei vostri veri sentimenti.
Quindi sarebbe meglio che Lipmann potesse aggiungere una piccola nota per indicare di aver saputo da noi che il vostro atteggiamento verso la Germania e l’Austria non è per nulla ostile dopo l’armistizio; ciò potrebbe attenuare l’impressione penosa e ingiusta che questo resoconto provocherà. Ditemi che cosa ne pensate. Attendo la vostra risposta prima di scrivere ai Lipmann e non vorrei dire loro nulla su cui non siate d’accordo. D’altra parte è doveroso dissipare ogni malinteso, soprattutto in questo momento in cui le élites intellettuali di tutti i paesi dovrebbero lavorare insieme in uno spirito di fraterna concordia per lottare insieme contro la reazione spaventosa che si scrive(?) in tutti i paesi e che rischia di portare alle peggiori catastrofi.
Penso che avrete ricevuto il mio piccolo articolo (nella Riv. mensile) e visto ciò che Foerster racconta sulla situazione in Germania. Ora, anziché portarvi rimedio nell’interesse di tutti, ecco che i Governanti alleati nella loro cieca follia decretano delle condizioni fantasiose che vanno a cacciare il popolo tedesco in uno stato disperato, le cui conseguenze si ripercuoteranno terribilmente dovunque. Io sono rimasta atterrita pensando a ciò che significavano in realtà le somme favolose fissate dagli Alleati a Parigi o piuttosto da alcuni bravi, incoscienti delle responsabilità che essi assumono davanti al mondo e alla storia, dai quali dipende il destino dell’Europa!
La psicosi della vittoria sembra aver annichilito presso di loro ogni concetto giudizioso della realtà e ogni comprensione dei fatti! Mai finora l’avvenire ha offerto prospettive così oscure. Io non capisco come Lloyd George e il vostro ministro italiano si siano lasciati allo stesso modo influenzare dai Millerand, Briand e compari invece di far loro intendere ragione una volta per tutte! Ahimè, l’opinione pubblica in Francia è stata ingannata e illusa senza tregua, si è talmente praticata la propaganda che la gente non si rende per niente conto di ciò che avviene realmente, e quando gli occhi alla fine si apriranno, può darsi che il male sia già irreparabile. Anche tra di noi solamente un piccolo numero è in grado di giudicare gli avvenimenti in tutta obiettività, la maggior parte subisce le suggestioni operate dalla stampa, accetta le notizie più contraddittorie talvolta e più incoerenti! Veramente se io fossi psicologa e psichiatra che bel lavoro vorrei redigere sulle aberrazioni della mentalità e della capacità di ragionamento che si manifestano in questi giorni nelle persone così dette sane di mente!? Voi mi troverete senza dubbio molto pessimista ed io non chiedo di meglio che di lasciarmi sollevare il morale dalle vostre argomentazioni se voi vorrete impegnarvici. Può darsi che il fatto di essere influenzata e di vedere anche Edouard e Jean-Louis indisposti contribuisca a farmi vedere le cose più in nero.
Jean-Louis è molto sensibile alla vostra amabile proposta, certo gli farebbe un gran bene cambiare un po’ aria, è così pallido e magro e lavora [?] troppo, ma i suoi studi all’università non gli permettono di assentarsi. Forse a Pasqua andremo a Cannes per il matrimonio di una nipote ma sfortunatamente non potremo andare fino in Italia.
Per ritornare alla faccenda Lipmann, prima di concludere, vogliate dirmi ciò che voi giudicate giusto che io comunichi loro circa il vostro punto di vista. Se veramente voi non avete detto né scritto nulla dopo l’armistizio che manifesti dell’odio verso la Germania e l’Austria, allora l’articolo di cui si è fatta l’analisi sarebbe stato tagliato o mal interpretato di proposito. Sta a voi giudicare, sapendo ciò che avete voluto dire, io non potrò che registrare le vostre dichiarazioni in merito e trasmetterle a Lipmann che sarà certamente felice di prenderne conoscenza. Questa povera gente era già talmente oppressa da scoraggiamento e preoccupazioni in ottobre, e sottoalimentata quando l’abbiamo vista, in quale sgomento non va a trovarsi immersa oggi! Scusate la fretta di queste righe redatte molto scorrettamente, ma ho la testa abbastanza affaticata da un lungo superlavoro, ciò che mi dà diritto alla vostra indulgenza, non è vero?
Edouard e Jean-Louis si uniscono a me per inviarvi, con i nostri migliori ricordi per vostra moglie, i nostri cordiali messaggi.
Hélène Claparède Spir
 
[1] Hélène Spir, figlia del filosofo neokantiano ucraino Afrikan Aleksandrovich Spir (1837-1890) e di Elizabeth Gatternich, sposò lo psicologo svizzero Edouard Claparède (1873-1940), dal quale ebbe due figli: Eliane e Jean Louis (1901-1937). Le carte della famiglia Claparède-Spir sono conservate presso la Harvard University Library.
[2] Moglie dello psicologo tedesco Otto Lipmann (1880-1933).
[3] Giulio Cesare Ferrari, Pedagogia della guerra, «Rivista di psicologia», 1919, pp. 2-29.
[4] Lo psicologo tedesco Otto Lipmann (1880-1933), fondatore nel 1907, con William Stern (1871-1938), della rivista «Zeitschrift für angewandte Psychologie».
[5] In realtà l’antipatia di Ferrari per i paesi di lingua tedesca risaliva alla sua giovinezza e non mutò mai, come dimostrano le numerose lettere che scriveva alla moglie e alla figlia, le quali si recarono diverse volte e studiare e lavorare in Germania.
[6] Il filosofo e pedagogista tedesco Friedrich Wilhelm Foerster (1869-1966), personaggio scomodo per la Germania a causa del suo pacifismo e della sua riflessione critica sulla politica militare tedesca durante la prima guerra mondiale. Attaccato dai nazionalisti, fu costretto a lasciare nel 1920 la cattedra di pedagogia e filosofia che aveva ottenuto all’Università di Monaco. In un momento in cui sia i politici tedeschi che il movimento pacifista tentavano di ottenere una revisione del Trattato di Versailles, Foerster si dichiarò favorevole a una politica di collaborazione con gli altri paesi europei, senza i quali la Germania non avrebbe potuto fare alcun progresso dal punto di vista politico.
[7] Com’è noto, il trattato di pace tra le Potenze alleate e gli Imperi centrali alla fine della prima guerra mondiale, firmato a Versailles il 28 giugno 1919, stabilì il principio della responsabilità della Germania, quale autore di una guerra di aggressione, per i danni subiti dagli Alleati in conseguenza del conflitto. Il Trattato impose alla Germania l’obbligo di risarcire i danni e affidò alla Commissione delle riparazioni il compito di determinarne l’ammontare complessivo, di notificarlo alla Germania entro il 1° maggio 1921 e di stabilire le modalità di pagamento delle relative indennità. Nel periodo compreso fra l’entrata in vigore del Trattato di pace ed il termine previsto per la conclusione dei lavori della Commissione delle Riparazioni, la Germania avrebbe pagato agli Alleati l’equivalente di venti miliardi di marchi-oro, parte dei quali in natura, detraibili dal debito complessivo. Il problema delle riparazioni venne quindi riesaminato nel gennaio 1921 a Parigi e nel marzo successivo a Londra. Poiché il ministro degli esteri tedesco, Simons, opponeva ai nuovi piani di pagamento una controproposta ritenuta inadeguata, gli Alleati valutarono la possibilità di adottare sanzioni contro la Germania per l’inadempimento del Trattato di pace. Il 6 maggio 1921 gli Alleati imposero alla Germania, con un ultimatum, di manifestare entro sei giorni piena e incondizionata accettazione degli obblighi relativi al risarcimento dei danni di guerra, minacciando, in caso contrario, l’occupazione alleata della Ruhr. Il nuovo Governo tedesco, presieduto da Wirth, si risolse infine ad accettare. I problemi che tali pagamenti comportarono all’economia tedesca sono comunque considerati generalmente la causa principale della fine della Repubblica di Weimar e dell’ascesa di Adolf Hitler al potere.
[8] David Lloyd George (1863-1945), il primo ministro britannico.
[9] Il ministro degli esteri italiano Carlo Sforza (1872-1952).
[10] Alexandre Millerand (1859-1943), presidente della Repubblica francese dal 1920.
[11] Aristide Briand (1862-1932), il presidente del Consiglio e ministro degli esteri francese.
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